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Chronologie des sikhs au Canada

1809 – Présent

1809–1860

Un traité avec le roi

1809

En 1809, à titre de porte-parole de la Compagnie anglaise des Indes orientales, Charles Metcalfe, 1er baron Metcalfe, signe le traité de Lahore avec le maharajah Ranjeet Singh conduisant à la création des royaumes sikhs. Charles Metcalfe épouse aussi une jeune femme sikhe issue de la cour de Lahore. Il s’installe finalement au Canada et est nommé par le ministère Peel au poste de gouverneur général de la province du Canada et lieutenant-gouverneur du Canada-Ouest et du Canada-Est et ce, de 1843 à 1845.

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1839

Le lion du Pendjab, le maharajah Ranjeet Singh, décède. Devenu vulnérable, le royaume sikh se voit bientôt exploité par la Compagnie anglaise des Indes orientales.

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1845

Les guerres anglo-sikhes sont une suite de conflits au cours des années 1840 entre la Compagnie anglaise des Indes orientales et l’empire sikh. On assiste à deux guerres anglo-sikhes : la première a lieu entre 1845 et 1846 et la seconde entre 1848 et 1849. L’empire sikh est dissous en 1849. Le premier ministre britannique, Robert Peel (qui donnera son nom à la région de Peel) écrivant à Lord Hardinge, gouverneur général des Indes après la bataille de Ferozeshah contre les sikhs, déclare : « Vos pertes ont été très lourdes. Cette situation illustre l’ampleur du danger et la nécessité d’efforts inégalés. Nous sommes stupéfaits par le nombre, le pouvoir de concentration ainsi que l’habileté et le courage de l’ennemi. »

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1857

La rébellion indienne de 1857 commence par une mutinerie des cipayes de l’armée de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Dans le Pendjab, les princes sikhs fournissent des soldats et du ravitaillement à la Compagnie. Deux des premiers trois récipiendaires de la Croix de Victoria du Canada sont décorés pour leur participation à la suite de la rébellion indienne, parmi eux, Herbert Read, originaire de l’Ontario, à la bataille de Delhi, et William Hall, le premier Noir canadien récipiendaire de la Croix de Victoria, originaire de la Nouvelle-Écosse, à la bataille de Lucknow. De ce fait, deux villes en Ontario portent le nom de Delhi et Lucknow.

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1860–1900

 Un résident royal

1867

S’étant distingués pour leur bravoure durant les guerres anglo-sikhes et la rébellion indienne, les soldats sikhs acquièrent rapidement la réputation de faire partie de l’une des armées les plus valeureuses au monde. Cette réputation traverse l’Atlantique jusqu’au Canada. Le tout premier premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald, suite à la signature de l’Acte de l'Amérique du Nord britannique, adresse une lettre à un ami qui se trouve en Inde en 1867. Jonglant avec l’idée d’une guerre un jour entre l’Angleterre et les É.-U, il écrit : « Un jour il y aura la guerre entre l’Angleterre et les É.-U. et l’Inde peut nous rendre un service inestimable en envoyant une armées de sikhs ... de l’autre côté du Pacifique jusqu’à San Francisco et en prenant cette belle et immortelle ville ainsi que la Californie environnante – en gage pour Montréal et le Canada. »

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1888

Le prince Victor Albert Jay Duleep Singh, petit-fils de feu le maharajah Ranjeet Singh, fait ses études à Eton et au Collège Trinity à Cambridge. En 1887, il entre au Collège militaire royal de Sandhurst, dans le cadre d’une formation spéciale des cadets; après son départ au mois de décembre suivant, il reçoit le grade de lieutenant pour servir dans le 1st Royal Dragoons. En 1888, le prince Victor Duleep Singh est affecté à Halifax en Nouvelle-Écosse à titre d’aide de camp honoraire du général sir John Ross, commandant des forces britanniques en Amérique du Nord britannique, devenant ainsi le premier sikh au Canada. Il retourne en Angleterre en février 1890.

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1897

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En juin 1897, on célèbre en Angleterre le jubilé de diamant de la reine Victoria. À la suggestion du secrétaire des colonies, Joseph Chamberlain, cette occasion fastueuse prend la forme d’une fête de l’Empire britannique. Les premiers ministres des dominions autonomes sont invités. Des troupes venues de tout l’empire y compris des sikhs défilent à travers Londres  Divers pays du  Commonwealth célèbrent aussi ce jubilé, notamment tout le Canada. Des régiments sikhs qui ont défilé dans le cortège viennent au Canada dans le cadre des célébrations.  

1900–1910

Les pionniers

1900

La première vague de migrants sikhs arrive au Canada pendant les dix premières années du vingtième siècle, avec un pic d’environ 5 500 sikhs, s’installant surtout à Vancouver en Colombie-Britannique et en périphérie de cette ville. Les pionniers travaillent dans les usines de bois d’œuvre et l’exploitation forestière. Ils cultivent d’arrache-pied les terres agricoles et construisent des voies ferrées. D’autres pionniers trouvent du travail sur les quais et dans les cimenteries. Malheureusement, il est interdit à ces hommes de faire venir leur femme et leur famille en raison des politiques d’immigration contraignantes que le gouvernement a adoptées.

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1901

C’est Siri Guru Singh Sabah qui a bâti le premier temple sikh (gurdwara) de Hong Kong en 1901, temple géré plus tard par la société Khalsa Diwan. Il sert de refuge à la quasi-totalité des sikhs arrivant par bateau le long de la côte du Pacifique/Ouest pour se rendre soit au Canada soit aux États-Unis d’Amérique       (É.-U.), car il s’agit là d’une escale importante pour les pionniers partis du Pendjab.

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1903

Les sikhs s’installent à Frank en Alberta pour travailler à la construction du chemin de fer et dans les mines.

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1904

Bhai Arjan Singh apporte le Sri Guru Granth Sahib (les écritures sikhes) au Canada.

1906

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Bien que créée en 1902 au Canada et aux É.-U., la société Khalsa Diwan est officiellement établie en 1906 à Vancouver. Son but est de répondre aux besoins sociaux, politiques, culturels et spirituels des pionniers sikhs. Cette société pose la première pierre de la construction du premier lieu de culte sikh au Canada. Sa construction est terminée en 1908 et le temple (gurdwara) sis au 1866 West 2nd Avenue ouvre ses portes à tous en janvier de cette année-là. À l’exception des lignes de toiture, le temple du Canada ressemble à celui de Hong Kong.

1907

En mars 1907, le premier ministre de la Colombie-Britannique, William John Bowser, présente un projet de loi visant à priver du droit de vote « les personnes nées en Inde de parents qui ne sont pas anglo-saxons ». Un conseiller municipal de Vancouver déclare : « ...En ce qui concerne le Canada, il doit rester  blanc. » En avril, le droit de vote à Vancouver est également refusé aux sikhs à la suite de changements apportés à la loi d’incorporation municipale (Municipality Incorporation Act), les sikhs se voyant refuser par conséquent le droit de voter aux élections fédérales par défaut. Ils seront exclus de la vie politique au Canada pendant les quarante prochaines années.

Les émeutes de Bellingham ont lieu le 4 septembre 1907 à Bellingham dans l’État de Washington aux États-Unis. Un groupe de 400 à 500 hommes blancs, majoritairement membres de la Ligue d’exclusion des Asiatiques, rassemblent des centaines de sikhs travaillant dans le secteur du bois, les frappent en pleine rue, puis les forcent à quitter la ville. En raison de la proximité de cette ville avec la frontière canadienne, cette scène de violence se répète à Vancouver à quelques jours d’intervalle, et sera connue sous le nom « des émeutes anti-asiatiques ».

1908

Le 8 janvier 1908, le gouvernement canadien adopte une nouvelle politique et promulgue deux décrets en conseil visant à arrêter toute immigration en provenance de l’Inde. En vertu du premier décret, « L’entrée au Canada est interdite à tout immigrant qui n’est pas porteur d’un billet direct et qui  n’arrive pas au Canada par trajet ininterrompu du pays dont il est natif ou citoyen. » Le gouvernement canadien fait alors pression sur la compagnie Canadien Pacifique, qui est le seul transporteur assurant un trajet ininterrompu, pour qu’elle cesse de desservir l’Inde. Le deuxième décret dit ceci : « Tous les immigrants arrivant d’Asie doivent avoir en leur possession la somme de 200 $. »  Cette décision est manifestement discriminatoire puisque les immigrants blancs arrivant de n’importe quel autre endroit ne sont  obligés d’avoir en poche que 25 $ pour entrer au Canada.

Le futur premier ministre du Canada, William Lyon Mackenzie King, est le principal instigateur du plan malveillant ourdi à l’automne 1908 pour se débarrasser de tous les sikhs établis au Canada. Il s’agit de relocaliser en masse les sikhs installés au Canada dans le territoire britannique le plus proche jouissant d’un « climat plus doux » – le Honduras britannique (aujourd’hui appelé la République de Belize). Bhai Sham Singh et Bhai Nagar Singh sont également dépêchés au Honduras britannique avec des fonctionnaires canadiens pour étudier la proposition. Les sikhs jouent de leurs muscles sur le plan politique et rejettent catégoriquement l’idée.

1909

Le professeur Teja Singh établit la Guru Nanak Mining and Trust Company pour assurer la prospérité économique de la communauté sikhe.

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1910–1920

Indésirables mais combien nécessaires

1911

La société Khalsa Diwan est l’organisation collective qui met sur pied des gurdwaras. En 1911, les temples sikhs d’Abbotsford, de Victoria et de Fraser Mills ainsi que ceux de New Westminster et de Golden sont construits.

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Durant l’hiver 1911/12, le Dr Sunder Singh se rend à Toronto pour réclamer une réforme de l’immigration. Le 28 décembre, il prononce un discours, rédigé avec soin de façon à éveiller la sensibilité des Ontariens et des chrétiens, devant le Club canadien. En partant du principe qu’une compréhension mutuelle atténue les préjugés, M. Singh commence par souligner l’histoire et les convictions de la religion sikhe, mettant l’accent sur son monothéisme et établissant des parallèles entre ses origines et la réforme protestante de Martin Luther.

Il explique ensuite le long soutien enthousiaste des sikhs pour la couronne royale, y compris les services rendus à l’armée pendant la mutinerie indienne, et dans tout l’empire s’étendant de l’Afghanistan au Somaliland et Hong Kong. « En fait, l’histoire de l’Inde aurait été bien différente sans la coopération des sikhs, » fait remarquer M. Singh.  

Le Dr Sundar Singh compte au nombre de ses alliés John K. Macdonald, fondateur et président de La Confédération Vie; les avocats John A. Paterson, conseiller du roi, et H.E. Irwin, conseiller du roi; le président de l’Université de Toronto Robert A. Falconer; et un missionnaire, le révérend Dr John Wilkie.

1912

Les sikhs du Canada
Dr Sundar Singh
Le 25 janvier 1912 – Toronto 

« Nous sommes les sujets du même empire; nous nous sommes battus, nous nous sommes sacrifiés.

Nous avons combattu pour l’empire et nous sommes des médaillés; nous voulons jouer un rôle dans le destin de ce pays; nous avons acheté pour environ 2 0006,00 $ de biens en Colombie-Britannique; nous avons notre église et payons notre pasteur, et nous avons bien l’intention de rester dans ce pays. ».  

(Great Canadian Speeches, Dennis Gruending, 2004)

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SikhTimeline_1912

Le 4 janvier 1912, l’église presbytérienne Parkdale à Toronto adopte une résolution pressant le gouvernement canadien de modifier les conditions en place de manière à garantir aux concitoyens britanniques des possibilités raisonnables de résider avec leur famille sur le sol canadien. Le 5 janvier 1912, cette résolution concernant les sikhs est envoyée à Ottawa dans une lettre adressée au premier ministre Robert Borden qui la reçoit le 6 janvier 1912 et la transmet à l’honorable Robert Rogers, ministre de l’Intérieur.

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Le 28 août 1912 à Vancouver en Colombie-Britannique est né le premier Canadien de confession sikhe, son nom : Hardial Singh Atwal.

1913

Organisation fondée en juin 1913 par des Indiens (essentiellement des Pendjabis) des États-Unis et du Canada, le Parti ghadar a pour objectif de libérer l’Inde de la domination britannique. Le recrutement des membres est simple : « À la recherche de 8000 ghadaristes. Paiement : la mort. Récompense : la liberté. ». Au nombre des membres clés on compte,  Sohan Singh Bhakna, Kartar Singh Sarabha, Lala har Dayal et Rashbehari Bose. Le Ghadar di Gunj, soit une compilation initiale ghadariste d’écrits aux opinons nationalistes et socialistes, est interdit par le gouvernement indien britannique.

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1914

Le sentiment d’animosité ressenti de longue date par les Canadiens envers les personnes non blanches se manifeste dans le port de Vancouver en 1914; au milieu des acclamations des Vancouvérois sur le quai, la nouvelle marine force le navire Komagata Maru transportant 376 passagers à son bord, principalement des sikhs du Pendjab indien, à quitter les eaux canadiennes le 23 juillet. C’est la première fois dans l’histoire canadienne que le pays refoule un navire de migrants potentiels. Littéralement deux mois plus tard, les mêmes sujets britanniques indésirables mais dont on avait grandement besoin répondent présents pour aller combattre durant la Grande guerre pour la civilisation, soit la Première Guerre mondiale.

Les sikhs commencent à s’installer en Ontario, notamment Bhai Piara Singh Langeri, Kartar Singh Hundal, Kapoor Singh Sidhu et Buckam Singh. Ils travaillent tous dans un domaine rural en bordure du lac à Rosebank, à trente kilomètres à l’est de Toronto, près de la ville de Pickering. Le propriétaire n’est nul autre que William Moore, avocat torontois, cadre dans les chemins de fer, et qui deviendra plus tard membre du parlement. Moore s’est lié d’amitié avec un petit groupe de théosophistes de Toronto et son groupe sikh comptant le Dr Sundar Singh est présenté à un grand nombre de Torontois éminents, notamment la militante et suffragette la Dre Lelia Davis. Ils font également la connaissance d’Albert Stafford Smythe, dont le nom de son fils, Conn Smythe, sera synonyme de hockey sur glace pour des générations d’amateurs de sport canadiens après avoir fait l’acquisition d’une équipe de hockey à Toronto qu’il rebaptisera les Maple Leafs.

1915

Le soldat Sunta Goojer Singh est le premier sikh à s’engager dans l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale. Il s’enrôle le 6 janvier 1915 à Montréal auprès du 24e Bataillon (régiment du Québec.). Bientôt, une poignée d’autres le rejoint y compris le soldat Waryam Singh, le soldat Lashman Singh et le soldat Buckam Singh. Le soldat Sunta Goojer Singh est également la première victime. Il est mort au combat en octobre 1915 dans les tranchées près de Kemmel en Belgique, juste au sud d’Ypres.

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SikhTimeline_1915

L’incident du Komagata Maru et le harcèlement provenant des fonctionnaires du gouvernement canadien provoquent l’implosion de la communauté sikhe au cours du deuxième semestre de 1914. Le harcèlement se caractérise par la profanation du gurdwara sikh sur la 2nd Avenue en septembre lorsque l’agent de renseignements Bela Singh travaillant pour le compte de l’inspecteur de l’immigration William Hopkinson blesse par balle neuf fidèles, dont deux à mort. L’un des morts est Bhag Singh, le granthi (prêtre) du gurdwara. Témoin de la situation, Mewa Singh est catastrophé. Il ne supporte plus de voir la communauté sikhe s’entredéchirer et davantage intimidée (il a lui-même reçu des  menaces). M. Hopkinson doit se présenter au tribunal le 21 octobre 1914 pour témoigner en faveur du meurtrier Bela. Mewa Singh se rend au tribunal le même jour et abat M. Hopkinson. Mewa Singh est alors exécuté par pendaison à New Westminster le 11 janvier 1915.

1918

Outre les politiques d’immigration anti-sikhes du gouvernement canadien, les comportements négatifs de la presse, du public et des politiciens ont un effet néfaste sur la population sikhe locale au cours des dix dernières années. Par rapport au pic de près de 5 500 sikhs atteint jusqu’en 1908, il n’en reste plus qu’environ 700 au Canada en 1918. Pourtant, cela ne va pas les arrêter dans leur quête de devenir Canadiens. Dans la ville de Paldi, une scierie ouvre ses portes en 1917 (la Mayo Lumber Company) et un gurdwara sikh en 1919 (le temple sikh de Paldi). Ce temple est officiellement inauguré le 1er juillet 1919 conjointement avec la fête du Dominion au Canada.

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1920–1950

Devenir citoyens canadiens

1920

Les efforts collectifs de la communauté sikhe de Colombie-Britannique sont finalement récompensés. En 1919, les restrictions sur l’immigration empêchant de faire venir les femmes et les enfants de moins de dix-huit ans sont levées. La réunification des familles sera très longue. Il faut attendre 1920 pour commencer à voir arriver des femmes et des enfants sikhs au Canada en provenance de l’Inde. Cela redonne enfin espoir aux sikhs quant à leur avenir au Canada.

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1924

Nahar Singh Mangat obtient un diplôme de l’Université de la Colombie-Britannique – On pense qu’il s’agit de l’honorable Nahar Singh Mangat C.R., éminent avocat sikh et premier Asiatique nommé au conseil de la Reine en Afrique de l’Est. Il est nommé deux fois président du Congrès indien du Kenya. De plus, à titre de membre spécifiquement élu du conseil législatif, il est l’un des avocats qui représente Jomo Kenyatta dans le cadre du procès contre les Britanniques.

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1930

Iqbal Singh Hundal obtient un diplôme en ingénierie mécanique de l’Université de Washington en juin 1925. Peu après, il cherche du travail dans l’est du Canada, plus particulièrement en Ontario dans le secteur automobile. Il réussit à se faire embaucher par la General Motors à Oshawa.

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1946

La famille Singh de Kelowna se remet petit à petit de la perte du patriarche de la famille, Mehar Singh, décédé quelques années auparavant, quand elle décide de vendre son verger de 20 acres pour venir s’installer en ville  La famille ignore que les citadins de Kelowna ne veulent tout simplement pas d’eux à cause de leur race. En vue de cela, la fille cadette de Mehar, Ajit Kaur, se bat finalement contre toute une ville et obtient gain de cause. Le 22 août 1946, le journal Kelowna Courier titre : « Bien que les contribuables s’opposent à ce que des hindous achètent une maison en ville, la jeune fille défie ouvertement toutes les protestations. »

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1947

On dit que la « persévérance finit par payer », et cela a bien été le cas pour les sikhs du Canada privés du droit de vote quarante ans plus tôt.  Ils n’ont jamais renoncé à leur engagement de bénéficier des droits conférés par la citoyenneté canadienne. Ils rassemblent même le soutien des ennemis d’hier, soit l’Association internationale des travailleurs qui s’engage à présent de leur côté pour qu’ils obtiennent le droit de vote. Victoire remportée quand des modifications sont apportées à la loi, accordant ainsi le droit de vote aux sikhs et aux personnes originaires des Indes orientales. La loi entre en vigueur le 2 avril 1947. Le droit de vote municipal est accordé en septembre de la même année. Paradoxalement, presque le même jour, l’Inde devient politiquement libre. Les sikhs ne sont plus des citoyens de seconde classe au Canada. Pour célébrer cette victoire, ils revêtent leurs plus beaux atours pour se rendre au centre-ville de Vancouver; là, ils font fièrement la queue pour manger dans les restaurants chics qui ont auparavant refusé de les servir. Les sikhs sont maintenant chez eux au Canada, ils sont finalement devenus Canadiens.

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1948

Peu après son indépendance, l’Inde nomme Sardar Hardit Singh Malik premier haut-commissaire indien au Canada. Le Canada n’est pas étranger à Sardar Malik puisque pendant la Première Guerre mondiale, il est le premier ace sikh de l’aviation servant sous le commandement du major William Barker, qui plus tard sera décoré de la Croix de Victoria. Sardar Malik visite également Toronto en novembre 1939 où il prononce un discours devant l’Empire Club of Canada intitulé L’Inde. Ironie du sort, Sardar Malik revient en 1949 pour prononcer un discours à l’Empire Club de Toronto avec une «légère » variante apportée au titre – La nouvelle Inde.

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1950–1970

La deuxième vague

1950

Même si le droit de vote est accordé aux sikhs en 1947, ils font encore face à d’autres règles discriminatoires, dont celle qui exige qu’un immigrant né en Inde doit atteindre cinq ans avant de pouvoir obtenir la citoyenneté canadienne et faire une demande d’immigrer pour un conjoint ou un enfant mineur, tandis que les Européens peuvent faire immédiatement une demande une fois reçu leur statut d’immigrant admis. En conséquent, l’East Indian Canadian Welfare Association est créé en 1950 prenant la place du comité d’aide sociale Khalsa Diwan.

Naranjan Singh Grewal devient le premier sikh à être élu à un palier de gouvernement au Canada. Il est élu au conseil municipal de Mission en Colombie-Britannique en 1950.

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Nsibe Kaur Puri devient la première femme sikhe à obtenir un diplôme d’études secondaires.

1951

Le célèbre romancier sikh Kushwant Singh entre au service du ministère indien des Affaires étrangères en 1947 à l’indépendance de l’Inde. Il débute sa carrière en tant qu’agent d’information au gouvernement de l’Inde à Toronto. Dans les années 1950, il est attaché de presse et agent public pour le haut-commissariat indien pendant quatre ans à Ottawa et à Londres.

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1960

Davender Kaur Bains est élue présidente de Toastmasters à Victoria en Colombie-Britannique.

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1964

Les sikhs continuent de lutter contre les lois discriminatoires sur l’immigration. L’abandon du système de quotas en 1962 contribue énormément à la migration sikhe au Canada. La victoire est complète quand, en 1967, le gouvernement libéral met en place de nouveaux règlements en matière d’immigration pour le Canada. On compte plus de sikhs arrivant de 1964 à 1970 qu’au cours des quatre-vingt dernières années.

1968

Alors que le mouvement hippie attire l’attention du monde entier avec ses slogans de paix et d’humanité, il en va de même pour Raguhbir Singh. De 1968 à 1973, il fait le tour du monde à vélo pour sensibiliser sur la coexistence pacifique. Pendant son périple canadien, il parcoure       6 700 miles (plus de 10 000 kilomètres), visite neuf provinces, rencontre 38 maires et donne 91 conférences et, figure dans plus de 65 médias. Une fois son tour du monde terminé, M. Singh choisit d’élire domicile au Canada.

La société sikhe Shromani ouvre les portes du premier gurdwara en Ontario, à l’adresse 269 Pape Avenue, Toronto.

1969

À la fin des années 60 et au début des années 70, Satnam Singh a été membre du groupe The Poppy Family qui a atteint la première place au palmarès de la chanson.

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1970–1980

Hé le Paki!

1971

Le lutteur professionnel de renommée internationale Tiger Jeet Singh (Jagjeet Singh Hans) et The Sheik s’opposent en février 1971. Premier spectacle de lutte dans l’histoire du Maple Leaf Garden, ce match attire une foule de plus de 18 000 personnes à guichet fermé. Compte tenu de sa brillante carrière de lutteur s’échelonnant sur 40 ans et de ses œuvres de bienfaisance et philanthropiques, la communauté de Milton en Ontario où réside Tiger Jeet Singh nomme une école en son honneur en 2010.

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1976

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Sarbjit Singh Dusang, Paul Bubli Singh Chohan, et Kuldip Singh Gosal ont tous représenté le Canada au hockey sur gazon aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.

1977

Au début des années 70, l’augmentation du nombre de sikhs provoque un racisme déclaré et endémique à leur encontre. Injures, railleries et menaces sont le lot quotidien des familles y compris celui des enfants.  Les écoles deviennent les lieux les plus dangereux pour les élèves sikhs. Les agressions physiques deviennent la norme dans les écoles et les lieux publics. La situation atteint son paroxysme en 1977 quand on demande la résignation du chef de la police de Toronto. Son inaction à protéger les sikhs et autres personnes de l’Inde dans les rues de Toronto et son indifférence à l’égard des actes de violence raciale contre eux donnent lieu à une manifestation de protestation au square Nathan Phillips. Au nombre des manifestants, Harpreet Dhariwal, 12 ans de Thornhill. « Les garçons de mon école se moquent de moi et disent que je ressemble à une fille, » déplore-t-il en montrant ses cheveux en chignon, le joora traditionnel, au sommet de la tête. « Je peux vous dire que je me bagarre beaucoup à cause de cela. J’en ai assez de donner des coups de tête, » déclare Harpreet arborant un chandail de l’Équipe du Canada pour l’occasion.

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Réalisé par Beverely Shaffer, l’Office national du film du  Canada et Yuki Yoshida produisent un film en 1977 sur Gurdeep Singh Bains. Gurdeep est un garçon sikh canadien de 13 ans dont la famille possède une ferme laitière près de Chilliwack en Colombie-Britannique. Selon les témoignages, les membres de la famille ont conservé leur langue et leur religion. Fréquentation du temple, parties de soccer avec ses camarades d’école et travail à la ferme font entièrement partie de sa vie bien intégrée dans la société; néanmoins, il se sent parfois un peu différent des autres enfants à cause de son turban.

1978

L’Ontario Khalsa Darbar (plus communément connu sous le nom de gurdwara de Dixie) est officiellement inauguré en 1978 dans une petite remorque. L’argent  régulièrement recueilli permet en 1988 l’achat d’un terrain et la construction du bâtiment principal actuel. Pendant les années 1990,  on achète davantage de terrain pour ajouter un stade extérieur et élargir le gurdwara. Aujourd’hui, il peut se vanter d’être l’un des plus grands gurdwaras au Canada.

1979

On ne compte absolument aucun réfugié sikh au Canada jusqu’aux années 70; la situation politique répressive au Pendjab change la donne. Un comité pour les réfugiés sikhs ad hoc encourage la mise sur pied de la Fédération des sociétés sikhes du Canada en 1979. Le travail de la Fédération fait l’objet d’un jugement historique. Le 4 avril 1985, la Cour suprême du Canada  (Harbhajan Singh c. Ministre de l’Emploi et de l’Immigration) déclare : « Les appels sont permis et dorénavant, il ne sera pas possible de rejeter une revendication du statut de réfugié par des appelants sans qu’ils ne bénéficient d’une audition complète. » Déclenchée par des sikhs, cette décision clé apporte une contribution au processus judiciaire du Canada et garantit l’équité.

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1980–1990

Promesses et défis

1983

L’Université de la Colombie-Britannique crée la première chaire en études sikhes en Amérique du Nord.

1985

Né au Canada, fils de l’une des toutes premières familles pionnières sikhes, Wally Oppal veut devenir animateur de radio à l’adolescence. À 17 ans, il part pour Chicago pour suivre un cours sur la radiodiffusion d’une durée de cinq mois. Au final, il se rend compte que le droit est sa véritable vocation. Il obtient son diplôme de la faculté de droit de la Colombie-Britannique en 1968. En 1985, l’honorable Wally Oppal est nommé juge à la Cour suprême de la Colombie-Britannique et plus tard, exerce les fonctions de procureur général de la Colombie-Britannique. Il a récemment déclaré dans le magasine Mehfil : «...Sans ces pionniers avant moi, je ne serais pas parvenu à accomplir autant…»

1984

1986

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Clare Westcott, président de la Commission des services de police du Grand Toronto, et Jack Morris, chef de police, introduisent le turban dans le code vestimentaire pour permettre aux sikhs d’entrer dans la police comme agents. En conséquent, la police du Grand Toronto est le premier corps policier à modifier son règlement en matière de code vestimentaire en 1986 pour permettre aux agents pratiquant la religion sikhe de porter des turbans réglementaires et de conserver leurs cheveux longs et leur barbe.  

Né à Duncan en Colombie-Britannique, Munmohan Singh Moe Sihota est le premier sikh  élu dans une circonscription fédérale ou provinciale et le premier sikh à occuper le poste de ministre dans une province du Canada.  Il est élu député provincial dans la circonscription d’Esquimalt/Port Renfrew en 1986.

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Nageuse de style libre et papillon originaire de New Westminster en Colombie-Britannique, Pamela Rai a représenté le Canada de 1980 à 1987. Lors des Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles en Californie, elle a remporté la médaille de bronze à l’issue de la finale du relais 4 x 100 mètres. Parmi ses autres réalisations remarquables, notons le titre d’athlète de l’année de l’Université de Victoria en 1986; une médaille d’argent aux Jeux panaméricains en 1983, et des médailles d’or aux Jeux du Commonwealth en 1986.

1987

En juillet 1987,  les gens de Charlesville accueillent 174 réfugiés sikhs; ceux-ci ont été débarqués de nuit du navire Amelie au large du sud de la Nouvelle-Écosse. Par temps de brouillard et dans l’obscurité avant l’aube, ils avancent dans les vagues pour gagner le sol canadien. Cette situation se déroule 70 ans après que le Canada refoula un bateau chargé de passagers sikhs à Vancouver. Toutefois, cette fois-ci, l’accueil de la population locale s’avère bien différent puisque ces sikhs fatigués sont reçus avec bienveillance. Les résidents qui les découvrent errant les emmènent dans un centre communautaire où ils leur servent du thé et des sandwiches au beurre d’arachide, car ils ont précisé qu’ils étaient végétariens.

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La première affaire judiciaire du port du kirpan pour les sikhs a lieu en  Ontario. Elle débute en 1987 avec la requête de Sukhdev Singh Hundal âgé de 17 ans contre le conseil scolaire de Peel. En 1988, un autre élève, Parmvir Singh, se joint à l’affaire. Plus tard la même année, un enseignant au conseil scolaire de Peel, Harbhajan Singh Pandori, dépose une plainte en vertu du Code des droits de la personne afin d’obtenir le droit de porter un kirpan et obtient finalement gain de cause. En 1991, les jugements de la Cour suprême de l’Ontario et de la Cour d’appel de l’Ontario maintiennent la décision initiale du Dr Plaut en faveur du kirpan. Avocat torontois réputé, Satwinder S. Gosal joue le rôle d’intervenant dans cette affaire au nom de l’Ontario Council of Sikhs. Par ailleurs, M. Gosal agira en 1999 à titre de conseiller juridique principal dans la cause du boxeur Pardeep Singh Nagra.

1988

Si vous étiez jeune adulte à la fin des années 80 et dans les années 90, il y a de fortes chances pour que vous ayez été influencé musicalement par MuchMusic et que vous  ayez passé vos vendredis soirs – au moins certains d’entre eux – à regarder Electric Circus. Est-ce que cela vous dit quelque chose? Vous vous rappelez sans doute de la présentatrice de l’émission, Monika Deol, égérie surfant sur la vague branchée. Elle débute sa carrière à titre de reporteure pour Citytv à Toronto, et plus tard devient vidéo-jockey pour MuchMusic, animant et coproduisant Electric Circus de 1988 à 1996. Monika Deol est  également une spécialiste du divertissement à CityPulse at Six, animatrice des émissions d’actualité FAX et RapidFAX diffusées sur MuchMusic, et coanimatrice d’une émission sur la mode et le style « Ooh La La » sur la chaîne Citytv.

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Le Dr Gulzar Singh Cheema a l’honneur d’être le premier politicien sikh canadien à siéger à deux assemblées législatives. Il est membre de l’Assemblée législative du Manitoba de 1988 à 1993 et membre de l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique de 2001 à 2004.

1988

En 1988, Baltej Singh Dhillon postule auprès de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), et répond aux conditions d’admission. On lui demande s’il est disposé à renoncer à porter son turban et à adopter  le képi normal (le chapeau de feutre Stetson), chose impossible à faire pour lui. Le code vestimentaire l’empêche donc de s’enrôler dans la Gendarmerie. M. Dhillon demande la tenue d’une enquête auprès du commissaire de la GRC, et en avril 1989, le commissaire recommande l’interdiction du  turban. Cela soulève un tollé de débats xénophobes et houleux et une tempête de protestations dans tout le pays y compris des menaces de mort proférées contre M. Dhillon. Il faut attendre l’année suivante pour que le gouvernement fédéral lève finalement l’interdiction; le 15 mars 1990, le solliciteur général, Pierre Cadieux, rend sa décision autorisant le turban. M. Dhillon commence une formation policière à Regina et obtient son diplôme en 1991. Sa détermination change le visage de l’emblématique gendarmerie canadienne… mais la bataille est loin d’être terminée. Diane Francis tient alors ces propos dans le journal Financial Post à ce sujet :  « Pour moi, permettre à un gendarme de porter un turban équivaut à permettre à quelqu’un de changer les paroles de notre hymne national ou de porter notre drapeau affichant une fleur de lis ou des étoiles dans le coin. »

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1990–2000

Un timbre commémoratif

1990

Après 27 ans derrière les barreaux, Nelson Rolihlahla Mandela visite Toronto au Canada à sa sortie de prison. Le 18 juin 1990, M. Mandela reçoit une plaque ainsi que des milliers de dollars recueillis par la communauté sikhe pour le congrès national africain (ANC) et sa candidature possible à la présidentielle. Cette plaque se trouve à l’heure actuelle au musée national Nelson Mandela que l’on appelle communément la maison Mandela, là où il a vécu de 1946 à 1962.

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1991

Palbinder Kaur Shergill se joint à l’ordre du barreau de la Colombie-Britannique en 1991. Elle s’érige en principale défenderesse en faveur du port d’insignes religieux pour les sikhs au Canada. Elle est nommée conseillère de la reine en 2012. Elle reçoit de nombreux prix et distinctions, notamment la Médaille du jubilé de la Reine pour services rendus à la communauté. Mme Shergill continue de participer activement à de nombreuses prises de décision importantes dans le domaine des droits de la personne et du droit constitutionnel.

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1992

T Sher Singh burst into national prominence in 1990 when he launched a court challenge against then Prime Minister Brian Mulroney for a Senate appointment of an individual who was under investigation by the RCMP for corruption at the time. T Sher has served on various boards and commissions including in 1992 for the Metropolitan Toronto Police Services Board Task Force on Race Relations. A community innovator, T Sher was a regular columnist with the Toronto Star and appeared as a commentator on radio and television on the CBC and other media outlets.

1993

"We were invited there. They knew weeks in advance that we were Sikhs and that we have turbans. If they had no intention of letting us in I don't understand why we were invited to participate…To ask a Sikh to remove his turban is an insult, not only to him, but to the Sikh religion. You will have to remove my neck before I remove my turban."
– Harbhajan Singh Minhas

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Retired Lt.- Col. Pritam Singh Jauhal, a decorated Second World War veteran also fought for the right of Sikhs to wear turbans inside Royal Canadian Legion halls.

Magazine vie moderne sud-asiatique produit au Canada, Mehfil est lancé en 1993 par les frères Rana et Minto Vig. C’est le premier magazine sud-asiatique tout en couleurs imprimé sur du papier glacé de ce genre au Canada. Pour eux, il s’agit simplement de produire un périodique qui non seulement met en valeur la communauté à ces membres mais qui sert aussi de moyen et de lien pour favoriser une meilleure harmonie et compréhension entre les cultures. Le terme  « Mehfil » signifie « un rassemblement ».

M. Suneet Singh Tuli met les pieds dans le monde de l’entreprenariat par le biais de Wide com Group Inc. En 1993, il en devient le vice-président directeur des ventes et du marketing et le secrétaire général. Il cofonde Data Wind Inc. et occupe le poste de président-directeur général. En septembre 2012, le magazine Forbes le place sur la liste des innovateurs de l’éducation « Impact 15 ».

Gurbax Singh Malhi (Bramalea-Gore-Malton) et Harbance Singh Herb Dhaliwal (Vancouver-Sud) sont les deux premiers sikhs élus au Parlement du Canada. Herb devient le premier sikh à obtenir un portefeuille ministériel au gouvernement fédéral lors de sa nomination en 1997 en qualité de ministre du Revenu. Toutes les conditions sont alors réunies pour permettre aux sikhs de participer activement à la vie politique à tous les paliers et dans tout le Canada. On compte parmi eux les premières femmes sikhes élues au Parlement en 2004, soit Ruby Dhalla et Narinder Kaur Nina Grewal. Nina et son mari Gurmant deviennent le premier couple sikh à servir en même temps au Parlement du Canada.

1994

Livre publié en 1994 par Sarjeet Singh Jagpal. Becoming Canadians raconte le récit des courageux pionniers sikhs; l’histoire riche et complexe des sikhs au Canada, raconté avec leurs propres mots, illustré avec des photos de famille et des documents précieux, et publié pour la première fois. Le livre est dédié à « tous les pionniers dont nous vivons les rêves aujourd’hui. »

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1996

Satinder Kaur Sindi Hawkins est la première femme sikhe élue à un palier de gouvernement. Elle est députée provinciale en Colombie-Britannique pour les circonscriptions d’Okanagan-Ouest de 1996 à 2001 et de Kelowna-Mission de 2001 à 2009.

1997

Gurcharan Singh Bhatia et le Dr  Naranjan Singh Dhalla sont les deux premiers sikhs à se voir remettre  l’Ordre du Canada le 17 avril 1997 et leur insigne de membres le 22 octobre 1997. Créé en 1967 par Sa Majesté la reine Elizabeth II, l’Ordre du Canada est la pierre angulaire du Régime canadien de distinctions honorifiques. Il reconnaît des réalisations exceptionnelles, le dévouement remarquable d’une personne envers la communauté ou une contribution extraordinaire à la nation. Des Canadiennes et des Canadiens de tous les milieux de la société ont reçu l’Ordre du Canada. La nature de leurs réalisations est extrêmement variée, mais la façon dont ils ont changé nos vies et le visage de notre pays les unit.

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1999

Les Canadiens se livrent une fois de plus à un débat raciste enflammé sur les droits d’un Canadien de confession sikhe. Le champion de boxe provincial, Pardeep Singh Nagra, se voit refuser le droit de disputer un match de boxe. L’hystérie atteint son paroxysme quand la vie de M. Nagra est menacée. En 1999 à Campbell River en Colombie-Britannique, un homme brandissant une paire de ciseaux et un rasoir l’attaque lors des championnats canadiens de boxe permettant de se qualifier pour les Jeux olympiques de Sydney. M. Nagra est également le premier sikh à porter un turban en tant que membre du corps de police régional de Peel. L’histoire de sa vie de boxeur a fait l’objet d’un film hollywoodien intitulé «  Tiger » avec Mickey Rourke, acteur nommé aux Oscars, jouant le rôle de son entraîneur.

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Le gouvernement du Canada et Postes Canada émettent un timbre commémoratif célébrant le 300e anniversaire de la Khalsa et de l’héritage des sikhs au Canada. Le Khanda figure sur le timbre qui est émis officiellement le 19 avril 1999.

Raminder Singh Gill est le premier député sikh à l’Assemblée législative de l’Ontario et ce, de 1999 à 2003. M. Gill est également juge de la citoyenneté de 2006 à 2011.

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Bobby Singh est recruté dès le premier tour par les Stampeders de Calgary lors du repêchage de la LCF en 1999.  Singh est le seul joueur à avoir gagné un championnat de la XFL, un match de Super Bowl et une Coupe  Grey.

2000–2010

Des chefs de file

2000

Du 27 mai au 20 août 2000, Les arts des royaumes sikhs sont exposés au Musée royal de l’Ontario (MRO). L’exposition itinérante, y compris le riche patrimoine sikh du Pendjab, est organisée par le musée Victoria et Albert (V&A) à Londres en Angleterre. Cette magnifique exposition est la plus grande consacrée à l’art des royaumes sikhs jamais présentée en Amérique du Nord. De riches étoffes multicolores, de beaux tableaux, des armes ornées et le magnifique trône en or du maharaja Ranjeet Singh figurent parmi les 160 belles œuvres exposées reflétant l’histoire artistique florissante et riche en culture des sikhs. En 2006, le MRO commande un tableau, Sikhs in Canada, auprès d’artistes contemporaines basées au Royaume-Uni et de réputation internationale, les Singh Twins, ce tableau est dévoilé en 2012 et fait maintenant partie de la collection permanente du MRO.

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Ujjal Singh Dosanjh a connu la plus distinctive des carrières politiques parmi les sikhs du Canada. En plus d’être député provincial, procureur général, ministre provincial, membre du parlement et ministre au gouvernement fédéral, l’honorable Ujjal Singh Dosanjh se mérite la distinction de devenir le 33e premier ministre de la Colombie-Britannique le 24 février 2000.

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La romancière canadienne-américaine, Shauna Singh Baldwin, est née à Montréal au Québec en 1962. Son roman de 2000 What the Body Remembers remporte le Prix des écrivains du Commonwealth.  Par ailleurs, l’une de ses premières nouvelles English Lessons et Other Stories remportent le prix Friends of American Writers.

2002

Le rôle de M. Sarabjit Singh Marwah, aussi connu sous le nom de Sabi, est déterminant au succès et au caractère de l’une des trois plus grandes institutions financières du Canada. En 2002, M. Marwah est nommé vice-président directeur général et chef de la direction financière, et six ans plus tard, il assume les fonctions de vice-président-directeur général de la Banque Scotia. Il a également été très actif au sein d’organisations communautaires, artistiques et sociales. Il est décoré des médailles du jubilé d’or et de diamant et a reçu un doctorat honorifique en droit de la part de l’Université Ryerson. En 2016, M. Marwah devient le premier sikh à être nommé au Sénat du Canada.

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Le gurdwara d’Abbotsford (temple Gur sikh à Abbotsford), le plus ancien lieu de culte sikh en existence en Amérique du Nord reçoit la désignation de site historique national du Canada en 2002.

2004

L’amour dans toutes ses nuances est l’élément pivot de la musique de Kiran Ahluwalia, allant du désir ardent à l’amour divin de la spiritualité soufie. Cette interprète des temps modernes des superbes chants traditionnels de l’Inde et du Pakistan les exécute avec une grande fidélité tout en y ajoutant avec brio quelques touches personnelles. Compte tenu de son attrait à l’international, elle a été récompensée deux fois par un prix Juno dans la catégorie Album de World Music de l’année et ce, en 2004 et 2011 respectivement. En 2017,  Kiran chanta en pendjabi dans la version remaniée de la pièce de 1976 intitulée The Komagata Maru Incident de Sharon Pollock jouée au prestigieux Festival de Stratford.

Une nouvelle génération de jeunes sikhs commence à faire son apparition sur la scène politique. Après avoir mené une campagne réussie avec des jeunes, Navdeep Singh Bains devient député de la circonscription de Mississauga - Brampton Sud. En 2015, l’honorable Navdeep Singh Bains est nommé ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique ainsi que registraire général du Canada.

Encensé par la critique et lauréat d’un prix Gémeau, le cinéaste Ali Kazimi incorpore une narration à la première personne et une réflexion introspective dans Continuous Journey (2004), le premier documentaire long-métrage qui examine le refus d’accueillir le Komagata Maru au Canada en 1914. La première est ovationnée lors du Festival international canadien du documentaire Hot Docs à Toronto. En 2012, Ali Kazimi publie un livre historique grand format et illustré sous le titre Undesirables: White Canada and the Komagata Maru.

2006

Multani contre Commission scolaire Marguerite Bourgeoys, [2006] 1 R.C.S. 256, 2006 CSC 6, décision unanime de la Cour suprême du Canada en vertu de laquelle elle invalide une ordonnance d’une administration scolaire québécoise interdisant à un élève de religion sikhe de porter le kirpan à l’école, car elle porte atteinte à la liberté de religion garantie par l’article 2a) de la Charte canadienne des droits et libertés. Une fois de plus, l’organisation mondiale des sikhs du Canada (WSO) prend l’initiative de défendre les symboles de foi sikhs dans ce cas.

SikhTimeline_2006

2008

L’activiste communautaire de Calgary, Manmeet Singh Bhullar, à l’âge de 28 ans, est élu à la 27e  législature de l’Alberta. En 2011, il est ministre de Service Alberta et nommé ministre des Ressources humaines en 2013. Le 23 novembre 2015, M. Bhullar est tué par une semi-remorque sur la route alors qu’il vient en aide à un automobiliste en détresse. Le conseil scolaire de Calgary nomme une nouvelle école en son nom pour honorer la mémoire de feu le député Manmeet Bhullar de Calgary.

SikhTimeline_2009

L’émission de télévision sportive Hockey Night In Canada de la Société Radio-Canada commence à diffuser les jeux de hockey en pendjabi, les animateurs étant Parminder Singh et Harnarayan Singh

2009

Accomplissant des œuvres dans l’esprit des gourous sikhs, avec les enfants comme préoccupation centrale, la Guru Gobind Singh’s Children Foundation (GGSCF) veut aider d’autres enfants à répondre à leurs besoins de base tout en ajoutant un sens à leur vie. Pour célébrer le 10e  anniversaire de l’organisation, la GGSCF met sur pied une course de bienfaisance d’un bout à l’autre du Canada, sur une distance de 6 779 km. Le 1er juillet 2009, la fête du Canada, le périple commence à St. John's à Terre-Neuve et se termine au parc Stanley à Vancouver en Colombie-Britannique le 30 août  2009. Cette course recueille plus de 150 000 $ pour différentes œuvres de bienfaisance.

De 2010 à ce jour

La construction d’un héritage

2010

SikhTimeline_2014

La banque alimentaire Seva Food Bank (Sikhs Serving Canada Association) est créée en 2010.

2011

Le marathonien centenaire, Fauja Singh, termine le marathon de la Banque Scotia à Toronto du haut de ses 100 ans avec un temps officiel d’un peu plus de huit heures. M. Singh établit, en une seule journée, huit records du monde pour sa catégorie d’âge lors de l’événement spécial Ontario Masters Association Fauja Singh Invitational Meet, tenu au stade Birchmount à Toronto en Ontario, Canada. Chronométré par des chronométreurs officiels au Canada, il coure le 100 mètres en 23 s.14, le 200 mètres en 52 s. 23, le 400 mètres en 2 mn 13 s 48, le 800 mètres en 5 mn 32 s 18, le 1 500 mètres en 11 mn 27 s 81, le mile en 11 mn 53 s 45, le 3 000 mètres en 24 mn 52 s 47 et le 5 000 mètres en  49 mn 57 s 39.

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Avec les nominations en 2011de Tim Uppal (ministre de la Réforme démocratique) et de Baljit Singh Bal Gosal (ministre des Sports), pour la première fois, deux sikhs au Canada occupent en même temps des postes ministériels au gouvernement fédéral. En 2013, l’honorable Tim Uppal est chargé du ministère d’État (Multiculturalisme) tandis que l’honorable Baljit Singh Gosal conserve son poste de ministre d’État.

2014

Élu député provincial en 2011, Jagmeet Singh devient un ardent défenseur et promoteur de la communauté. Peu de temps après, il se fait remarquer par beaucoup. Le journal Toronto Star désigne Jagmeet Singh comme l’une des « 12 personnalités à suivre en 2012 », le qualifiant « d’innovateur au sein de la politique ontarienne. ». Dans le numéro spécial automne 2013/ hiver 2014, il fait la couverture du magazine Toronto  Life que ce dernier désigne comme « Le résident de Toronto le mieux  habillé. »  Grâce au leadership de M. Singh, le projet de loi 52 est proposé, proclamant le mois d’avril Mois du patrimoine sikh en Ontario.  Au printemps 2014, le Mois du patrimoine sikh est inauguré.

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Dans la région de Toronto, on voit souvent une personne enrubannée très populaire dans les messages publicitaires figurant dans les principaux journaux. Levant l’index, cet homme se présente comme un super fan officiellement consacré de l’équipe des Raptors de Toronto évoluant en NBA. « Je ne bois pas. Je ne fume pas. Je ne suis pas coureur de jupons, mais je suis un mordu des Raptors – c’est tout, » Voici le super fan des Raptors de Toronto « Nav Bhatia ». M. Bhatia organise l’événement annuel des matchs pendant le Vaisakhi, et en 2014, il est nommé ambassadeur communautaire de l’organisation des Raptors de Toronto.

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Le lieutenant-colonel Harjit Singh Sajjan a servi le Canada et sa communauté tant comme soldat qu’officier de police. À titre d’ancien combattant, il est déployé en Bosnie-Herzégovine et participe à trois missions différentes à Kandahar en Afghanistan. Le lieutenant-colonel Sajjan  reçoit de nombreuses marques d’appréciation pour son service, notamment la Médaille du service méritoire. En 2014, il reçoit l’Ordre du mérite militaire, l’une des plus hautes décorations militaires attribuées. Il assume également les fonctions d’aide de camp au lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique et est le premier sikh à commander un régiment au Canada – Le régiment de Colombie-Britannique (Duke of Connaught's Own). En 2015, l’honorable Harjit Singh Sajjan est nommé au poste de ministre de la Défense nationale.

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2015

Un nombre record de 17 députés sikhs sont élus au cours de l’élection fédérale de 2015, soit 16 appartenant au Parti libéral du Canada et 1 au Parti conservateur, le plus grand nombre de sikhs jamais élus. Par ailleurs, quatre députés sont nommés ministres dont la première femme sikhe, l’honorable Bardish Kaur Chagger.

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Canadien né à Toronto, Gursimran Singh « Sim » Bhullar, est le premier joueur sikh engagé au sein de l’association américaine de basket (la NBA). Jouant pour les Sacramento Kings et mesurant 7 pi 5 po, il est plus grand joueur de la NBA. Sacramento a organisé une soirée d’appréciation consacrée à « Kaurs, Singhs et Kings. »

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Constitué en personne morale en 2014, le Sikh Heritage Museum of Canada (SHMC) obtient le statut official d’organisme de bienfaisance en 2015. Expert de pointe sur l’histoire des sikhs au Canada, il met sur pied une exposition nationale et une série de conférences intitulées-– Lions of the Sea. Le musée SHMC a offert des ressources, du soutien et des objets à des expositions du monde entier, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis. Par ailleurs, il a participé activement à la création du timbre commémoratif consacré au Komagata Maru émis en mai 2014.

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Féministe canadienne, Rupi Kaur est poète, écrivaine et artiste de création basée à Toronto. Elle est familièrement connue en tant que Instapoète pour le succès qu’elle remporte en ligne pour ses poèmes Instagram. Elle publie un recueil de poèmes et de prose intitulé milk and honey. L’édition à compte d’auteur figure en tête de liste en Amérique du Nord en 2015 et devient un best-seller du  New York Times. Le recueil aborde les thèmes de la violence, de la maltraitance, de l’amour, de la perte et de la féminité.

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Adrienne Batra est née et a grandi en Saskatchewan. Après avoir obtenu son diplôme de l’école secondaire, elle se joint à la Réserve des Forces canadiennes où elle devient l’officier des affaires publiques de son escadron et puis plus tard, elle travaille pour l’Association canadienne des contribuables au bureau de Winnipeg à titre de chercheuse puis, comme directrice. Adrienne Batra assume le rôle de consultante en communication lors d’une campagne fructueuse aux élections municipales de Toronto et ensuite, entre au bureau du maire en tant qu’attachée de presse. Elle est également correspondante des affaires municipales pour CFRB Newstalk 1010's et publie une chronique sur les affaires municipales dans le journal Toronto Sun. En 2015, elle devient rédactrice en chef de ce journal.

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Bien qu’ayant suivi une formation en ingénierie pétrolière, Manjit Kaur Minhas devient une entrepreneuse canadienne de premier plan, une personnalité de la télévision et investisseuse en capital risque. Être « Dragonne » constitue l’un des faits saillants de la carrière de Manjit alors qu’elle se joint en 2015 à la distribution de l’émission de téléréalité Dragons' Den (Dans l’œil du dragon dans la version québécoise) de la Société Radio-Canada. Elle aime également être invitée à titre de conférencière d’honneur. Manjit partage fréquemment les secrets de sa réussite avec de futurs diplômés de MBA, des étudiants en ingénierie et d’autres étudiants ainsi qu’avec des entrepreneurs et des gens d’affaires chevronnés.

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2016

Pour citer les propos de Lilly Singh : « J’ai dépensé des milliers de dollars en frais d’études universitaires, j’ai terminé mes études et reçu un diplôme. Je fais des vidéos YouTube maintenant. Je suis une licorne heureuse qui croit en un seul amour. Suivez-moi sur… »  Et ils l’ont fait par millions dans le monde entier. Classée parmi les dix  youtubeurs les mieux payés au monde selon le journal Forbes, Lilly, aussi appelée « Superwoman », a participé à presque toutes les émissions télévisées aux États-Unis. Elle a également écrit un livre et possède sa propre gamme de produits.

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2018

Sortie du film Tiger tiré de l’histoire vraie du boxeur canadien Pardeep Singh Nagra.

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2019

Professeur émérite et pionnier dans le domaine de la science cardiovasculaire, le Dr Naranjan S. Dhalla est intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne (TRMC) en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la santé.

Harpreet Ghuman est nommé et choisi parmi les directrices et directeurs d’école remarquables du Canada.

L’historien militaire Steven Purewal publie le livre intitulé Duty, Honour and Izzat - Punjab’s brothers-in-arms in Flanders, afin de commémorer le sacrifice des braves soldats sikhs et du Pendjab pendant la Première Guerre mondiale. Le livre sort à l’occasion du 100e anniversaire du Traité de Versailles qui mit officiellement fin à la Grande Guerre.

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